Seduta di u 4 di lugliu - Discorsu di Marie-Antoinette MAUPERTUIS*, a Presidente di l'Assemblea di a Giuventù




Sgiò Presidente di u Cunsigliu esecutivu,
Signore è signori i cunsiglieri esecutivi,
Signore è signori i cunsiglieri di l’Assemblea di a giuventù,

Care tutte, cari tutti,

Prima di tuttu vuleriu à rende un umaggiu à Jean-Christophe Mocchi ch’hè statu assassinatu in Prupià u venneri 24 di ghjugnu scorsu. Avemu tutti una pensata per ellu, a so famiglia è i soi.
 
U 19 di ghjugnu, sò stati eletti i diputati per u Palazzu Bourbon. Vogliu felicità i quattru deputati Corsi per a so elezzione. In particulare per principià i deputati naziunalisti ; Michè Castellani, Ghjuvan Felice Acquaviva è Paul André Colombani, chì anu da pudè cuntinuà u so travaglione à prò di l’interessi di a Corsica è di i Corsi. Vogliu felicità dinò à Laurent Marcangeli per a sò elezzione è a so presidenza di u gruppu Horizons. Cunnoscu u so valore è socu ch’ellu t’hà a voglia di travaglià incù l’eletti naziunalisti in Parigi, al’dillà di e divergenze pulitiche, per u bè di a Corsica è di i Corsi.
 
Allora, per u dibattitu d’urientazione generale d’oghje, aveti sceltu un tematica ch’eiu cunnoscu bè: “Tourisme et démographie : quels impacts pour la Corse”.
C’est un sujet d’actualité et d’avenir hautement stratégique qui a dégagé un consensus parmi vous car il permet d’aborder à travers lui d’autres thématiques importantes pour notre économie, notre société et notre evironnement. En effet, le tourisme en Corse représente 39% du PIB direct, et donc à peu près de la moitié du PIB total si l’on y ajoute toutes les activités qui bénéficient indirectement du tourisme. Un secteur qui contribue aussi considérablement à l’économie de la Corse et qui imprime donc nécessairement sa marque sur l’île, bien sûr par les opportunités qu’il offre et en matière d’emploi notamment, portant souvent également ses effets pervers et ses risques.
Déjà, la Corse est engagée dès 2017 sur le chemin du tourisme durable, u turisium à longu andà. Une feuille de route portée par l’ATC que je présidais alors avait été votée par l’Assemblée de Corse et lors de la session de mai 2022, le Président de l’Office de l’environnement a présenté un rapport demandant l’instauration de quotas pour limiter la fréquentation touristique sur des lieux à forte attractivité. Ces dispositifs ont été mises en place afin de préserver la Restonica, les aiguilles de Bavella et les îles Lavezzi dont la beauté est fragile et doit être préservée. Ces mesures sont nécessaires, elles doivent être appliquées avec rigueur et elles ont vocation, je l’espère à se démocratiser. J’ai moi-même travaillé lorsque j’étais Présidente de l’Agence du Tourisme de la Corse à établir de nombreux projets avec l’objectif de désaisonnaliser l’affluence touristique pour rendre les flux plus supportables.
Pourtant, à chaque saison, le retour des touristes s’accompagne aussi de questions sociétales fortes. Les mêmes problèmes sont magnifiés par l’augmentation courte et intense de la population présente sur l’île qui conduit à de nombreux doutes et préoccupations :
Déchets décuplés, emplois saisonniers précaires, cherté de la vie, pollutions atmosphérique et maritime, dérives liées aux pressions spéculatives et les pression sur les ressources naturelles notamment sur l’eau, menaces sur la culture et l’identité corses… le tourisme n’est évidemment pas l’origine de tous ces problèmes loin s’en faut mais il les exacerbe indiscutablement.
C’est pourquoi, je me réjouis que le débat d’aujourd’hui porte sur les implications multisectorielles et transversales du tourisme et que nous ne le traitions pas uniquement comme un secteur économique détaché des réalités de la Corse.
 
Enfin, je souhaite revenir sur le recul historique dont nous avons été témoins le 24 juin dernier lorsque la Cour Suprême Américaine a cassé l’arrêt Roe vs Wade relatif au droit d’interruption volontaire de grossesse. Une heure à peine après, les premiers Etats Américains annonçaient interdire ou durcir fortement leur règlementation de l’interruption volontaire de grossesse.
C’est un signal, je l’ai déjà dit en Assemblée de Corse et devant la préfecture de Bastia avec la Ligue des droits de l’Homme extrêmement inquiétant qu’a envoyé l’une des premières puissances mondiales. Je rappelle que le droit à l’avortement est une liberté fondamentale qui relève de l’autonomie individuelle et corporelle mais aussi du droit de conscience. L’interdiction de l’IVG pénalise grandement les femmes en particulier les plus précaires. L’ONG Amnesty International estime à 25 millions le nombre d’avortements dangereux chaque année dans le monde. Il s’agit de la 3ème cause de mortalité chez les femmes enceintes.
Dans cet esprit, j’ai déposé une motion en soutien aux femmes américaines et demandant l’imprescriptibilité du droit à l’IVG. Cette motion a été adoptée à l’unanimité de l’Assemblée de Corse vendredi 1er juillet dernier. Nous l’avons transmise au préfet qui la transmettra à la Présidence de la république et nous étions présents avec les élus, la ligue des droits de l’Homme pour appuyer cette demande.
Aujourd’hui, une motion a été déposée dans ce sens à l’Assemblea di a Giuventù : je souhaite le saluer. J’espère de tout cœur qu’elle sera adoptée également à une large majorité pour envoyer un message fort et affirmer la position claire et sans ambiguïté de la Corse et des Corses, hommes et femmes en faveur du droit des femmes.
 
A ringrazzià vi è bona seduta.
 



* Seul le prononcé fait foi


Dans la même rubrique :