Escale à Sète, le village corse

Présent lors de l’édition 2022, le groupe musical bastiais EPPO a été précurseur dans les relations du Festival Escale à Sète avec la Corse. Par la suite, le Directeur du Festival, Wolfgang Idiri, a multiplié les rencontres avec les acteurs du patrimoine maritime de notre île. Ainsi la proposition a été faite à la Collectivité de Corse d’être présente en 2024 comme invité d’honneur sur cet événement d’envergure internationale.

En accord avec l’esprit du monde maritime et avec les valeurs portées par Escale à Sète dans sa charte de sauvegarde du patrimoine maritime (sauvegarde, transmission, solidarité, protection de l’environnement), cette invitation a été acceptée par le Conseil exécutif de Corse présidé par Gilles Simeoni.   

Soucieuse d’être à la hauteur de cet événement, la Direction du patrimoine s’engage dans la réalisation et l’animation d’un village corse avec des critères stricts de qualité et d’authenticité.  A l’ambition d’ouverture, de partage et de diffusion des spécificités du patrimoine maritime de la Corse, s’ajoute un souhait de rencontres, d’échanges et de solidarités nécessaires pour maintenir ce patrimoine vivant.

Différentes actions sont prévues, détaillées dans les pages suivantes, mettant l’accent sur l’architecture maritime, la pêche traditionnelle, les traditions culinaires et le patrimoine musical.

Durant tout le festival, les pêcheurs de la zone Aiacciu, Prupià è Carghjese seront présents pour échanger autour de la pêche artisanale insulaire.  Activité ancestrale et menacée, cette composante du patrimoine historique et culturel de l’île doit être préservée. La participation à Escale à Sète 2024 est une occasion de sensibiliser le grand public à cette question. Les rencontres et partages d’expériences avec d’autres professionnels sont nécessaires pour construire un futur de la pêche artisanale.

Ils apporteront de quoi réaliser les recettes traditionnelles de la soupe de poissons et des anguilles grillées. 
Des assiettes composées de charcuterie, fromage, vin corse et bière Pietra seront aussi proposées.

Les brigades bleues des pêcheurs corses vont vous faire découvrir les différentes techniques de pêche professionnelles ainsi que la réalité du quotidien du pêcheur grâce à plusieurs outils :

•        Des casques de réalité virtuelle
•        Des vidéos d’actions de pêche
•        Des ateliers pédagogiques (nœuds marins et pêche à la ligne)
•     Un pêcheur tressera des nasses tout au long de la journée afin de montrer les méthodes ancestrales qui existent toujours et que l’on essaie de faire survivre grâce à la passation de l’enseignement.

Construit par les chantiers ajacciens Nobili & fils en 1967 pour un amateur, ce bateau a ensuite été racheté par les frêres Gianetti, pêcheurs. Depuis 1980 le bateau est la propriété de Jacques Fieschi à Propriano, mais de lourds travaux sont nécessaires à sa survie.  Monsieur Fieschi effectue lui-même le transport des deux felouques présentées sur le village corse et sera présent durant toute la semaine pour sensibiliser et évoquer les problématiques de sauvegarde du patrimoine flottant. 

 

Cette felouque issue des chantiers ajacciens Nobili & fils a été entièrement rénovée. Elle fait la fierté de son propriétaire, Abdallah Elmessalih, plus connu à Ajaccio sous le nom de "Bibi" et comme l'un des derniers fabricants de voiles.
Bibi sera présent du 26 au 28 mars, accompagné de Simon Berner, charpentier de marine qui a participé au chantier de restauration. 

La direction du patrimoine propose au sein du village corse une exposition photographique s’appuyant sur les fonds iconographiques du musée de la Corse, et portant sur les travaux de l’Inventaire (pêche traditionnelle, embarcations, fêtes, rites…)     

 
 

Si dans l’imaginaire collectif, pirates et corsaires sont liés aux espaces maritimes pacifiques et atlantiques, ces phénomènes ont aussi existé dans tout le bassin méditerranéen, et ce durant des siècles. Leurs conséquences dans de nombreux domaines – politiques, sociaux, diplomatiques, militaires, économiques – en font des marqueurs des évolutions transfrontalières maritimes, mais aussi de la construction des identités nationales de l’Europe du Sud et du rapport que celles-ci entretenaient non seulement entre elles, mais aussi avec l’aire maghrébine comme avec l’Orient alors sous domination ottomane.

Comme bon nombre de territoires du mare nostrum, la Corse a un rôle important dans cette histoire de la piraterie et de la guerre de course. L’île en a été paradoxalement à la fois victime et actrice : victime pendant des siècles des raids des pirates et corsaires barbaresques mais aussi actrice en engendrant bon nombre de corsaires au service du grand-duché de Toscane, de la marine paolienne ou encore de Malte… et des renégats sous la bannière des régences nord-africaines.

C’est l’histoire d’un bateau. Pas n’importe lequel. La Sainte Elisabeth, une barque à voile latine construite en 1911 à Bastia et classée au titre des Monuments historiques depuis 2002. Un témoin remarquable des bateaux de pêche de la Corse. Un navire du patrimoine centenaire qui fait la fierté des Corses, sauvegardé grâce au travail de quelques valeureux. A leur tête, Charles Viale, Président de l’association Voile Performance, propriétaire du bateau. Entre la Sainte Elisabeth et Charles Viale, c’est une histoire de passion. Une passion liée à la mer et à la voile latine, mais aussi au patrimoine, à la mémoire, à la transmission et à l’histoire. Et pour cause, c’est tout un pan de l’histoire de la Corse que nous allons raconter grâce à la Sainte Elisabeth. Celle des Cap Corsins et de leur rapport à la mer. Celle de la pêche et des pêcheurs. Et celle des échanges commerciaux entre la Corse et la péninsule italienne
du 16^e au 18^e siècle à bord d’embarcations à voilure latine.

La lecture d’une carte de la Méditerranée montre que la Corse et la Sardaigne forment une même entité géographique et géologique, séparées seulement d’une douzaine de kilomètres par le détroit de Bonifacio. Une proximité à laquelle on doit les qualificatifs d’îles sœurs ou d’îles jumelles. Un air de famille, où les dissemblances sont cependant plus nombreuses qu’il n’y paraît.

Les Corses entretiennent avec la mer des rapports multiséculaires ambigus : mer nourricière et mer de tous les dangers, la Méditerranée fut présente dans le quotidien et dans l’imaginaire des insulaires. L’exposition du musée de la Corse redessine les contours de ces liens divers depuis la préhistoire jusqu’à nos jours…

Les îles sont des mondes autres, des espaces que l’on atteint au risque de la mer, où le naufragé échoué doit tout imaginer pour survivre. Îles d’insouciance et de fêtes où le dépaysement nous invite à l’émerveillement mais aussi îles de l’exil, de l’enfermement et du chaos…

D'autres ouvrages portant sur les traditions maritimes seront sélectionnés par l'association des éditeurs de Corse pour y être présentés, comme par exemple l'ouvrage Lit'urale-Piscadori, da l’Agriate à Scandula (éditions Alain Piazzola) qui retrace la vie des tout derniers petits pêcheurs côtiers, acteurs d'une pratique ancestrale aujourd'hui quasiment disparue, sur une grande partie du littoral occidental de l'île.

Anghjulu Torre, François Spinelli, Petru Veyrat-Tristani, Ange Bianchini et Jean-Philippe Graziani, pour ces 5 musiciens, Eppò est la continuité naturelle d'une vie entière passée sur la scène musicale corse.
Imprégné des racines de la tradition chantée insulaire, Eppò vous entraîne aujourd'hui dans une quête audacieuse mêlant sonorités traditionnelles et actuelles.
Un assemblage inattendu aux ingrédients colorés de Méditerranée, épicé par des textes poétiques et facétieux.
Et c'est grâce à cette alchimie de musiques et de textes joyeusement cadencés, qu'Eppò souhaite repousser les frontières de la musique corse.

Plus qu’un groupe, A BRIGADA SAN MARTINU est devenue en 2022 un collectif de musiciens chanteurs qui partagent un intérêt vers les chants, les musiques, les danses  du monde rural de la Corse et s’ouvre à des rencontres avec des musiques issues de minorités culturelles en Europe. Comment passer sous silence et laisser tomber dans l’oubli tous les répertoires constitués par plusieurs siècles de pratique dans le cœur de nos villages. Nous proposons, dans l’esprit d’une « veghja nustrala », un échange musical intergénérationnel, avec des musiciens et chanteurs confirmés et de jeunes musiciens chanteurs lycéens, étudiants.
Animés par les mêmes valeurs martiniennes de partage, de convivialité, de respect et d’ouverture aux autres, les musiciens de A Brigada san Martinu vous emmènent sur les routes du passé et du présent, ils tissent la toile de musiques actuelles transmises de façon routinière è cù l’estru  paisanu…
 
Collectif de 7 musiciens, dont certains issus du groupe AVVINTA , présents du 30/03 am au 1/04 fin de matinée :
 
Christian Andreani (chant,accordéon diatonique, cialamedda, pirula, pivana, shrutibox)
Clément Franceschi  (chant, cetera, guitare)
Pierre Francois Ucciani (violon, guitare, chant)
Nicolas Giovannetti (mandoline, guitare, chant)
Laurent Matteaccioli,
Francois Muraccioli
Lisandru Bonini
 
 
A Brigata San Martinu collabore avec des musiciens invités. Elle présentera des répertoires en lien avec les thématiques de la mer et dialoguera avec les autres musiciens présents.
Au-delà des concerts, seront proposés des initiations à la polyphonie corse et des démonstrations d’instruments de la musique traditionnelle corse.