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Siduta di u 1mu di ghjungnu - Discorsu di Marie-Antoinette MAUPERTUIS*, a Presidente di l'Assemblea di a Giuventù




Sgiò Presidente di u Cunsigliu esecutivu,
Signore è signori i cunsiglieri esecutivi,
Signore è signori i cunsiglieri di l’Assemblea di a Giuventù,

Care tutte, cari tutti,

Ghjè un grande piacè di ritruvaci oghje pè una nova sessione.

A nostra ghjurnata sarà carica di sughjetti propiu interessante e ‘ssu fattu dimostra bè l’impegnu che vo mettite ind’è l’eserciziu di u vostru mandatu.

Cume Presidente ùn mi possu che rallegrà di avè a fiancu una ghjuventù mubilizzata.
Allora chi c’avvicinemu à a fine di a mandatura, possu dì chi sò fiera d’esse a capu di un’istituzione chi rappresenta a ghjuventù corsa.

Mon propos pourrait s’arrêter ici, parler de la jeunesse que vous représentez, de nos travaux et de nos projets, mais il serait partiel.
Alors, puisque comme vous le savez je ne suis pas du genre à faire l’autruche, on ne peut occulter le fait qu’il y a aussi une partie de notre jeunesse, à l’extérieur de cet hémicycle qui est révoltée, qui connaît la répression, qui s’organise autour de démarches diverses, en empruntant parfois des chemins de traverse.

Et alors que nous nous apprêtons à parler d’identité, je tiens ici à le dire, il n’y a pas vous et eux, ou nous et eux. Il n’y a une qu’une seule jeunesse, celle d’un peuple, dans la richesse de sa diversité, dans la complexité de son expression.

J’ai eu l’occasion de le dire en début de semaine, l’espoir suscité en 2015 par l’accès aux responsabilités des nationalistes a été immense. Le déni démocratique qui a suivi a certainement été source de grande frustration et désillusion pour certains, notamment les jeunes qui ont – à juste titre – d’abord cru en la perspective d’un changement profond de notre société, pour assister ensuite à la négation organisée de toute évolution.

Alors que la violence revient sur le devant de la scène, qu’elle touche dans toute notre île, des habitations, des commerces, des entreprises, des Corses, i nostri, il convient au-delà de l’inquiétude d’essayer de comprendre comment nous en sommes arrivés là alors que 2014 puis 2015 nous offraient la perspective d’une Corse apaisée.

Mais comme il n’y pas nous et eux mais un peuple corse dans la diversité de son expression, je veux essayer avec vous de comprendre ce qui motive le recours à la violence.

Oui, le chemin depuis 2015 n’a pas toujours été aisé. L’exercice du pouvoir peut parfois abimer les convictions et les motivations quand il se heurte aux blocages, internes et externes. Reconnaitre que la route n’a pas toujours été fleurie depuis lors est aujourd’hui un acte d’honnêteté collective.

Reconnaitre, ce n’est pas nier l’investissement, l’engagement, le travail, la volonté ou encore les résultats des majorités nationalistes qui se sont succédées, mais c’est se dire que nous faisons face à des difficultés réelles sur des plans administratifs, financiers, sur le plan économique ou sanitaire et enfin institutionnel ou géopolitique.

Le reconnaitre ce n’est pas se dédouaner ! C’est le premier pas pour corriger le tir en ayant conscience d’un contexte d’adversité particulier qui exige certainement de l’action publique qu’elle soit plus offensive.

Le déni de démocratie, qui a été une constante, a pesé tout au long de ces années et a pu discréditer chez certains la voie démocratique empruntée. A cela s’est greffé le sentiment d’injustice face à la négation de revendications historiques légitimées par les urnes et plus récemment par l’assassinat d’Yvan Colonna.

Je comprends ce sentiment et je le partage mais je le répète, il ne pourra y avoir de Corse prospère, apaisée et heureuse que dans la démocratie. Il ne s’agit pas d’une posture, mais d’une réalité. Seul un système dans lequel ce qui prime c’est l’intérêt et le respect de tous dans la différence peut fonctionner, s’épanouir et progresser.

Et c’est pour cela que votre travail ici est important !

Malheureusement, si nous ne faisons rien, ce qui nous guette aujourd’hui c’est la fracture, l’implosion, les conflits internes. La Corse a déjà donné, trop de générations ont été sacrifiées, notre devoir aujourd’hui c’est d’en sortir.

Alors que le processus de discussions avec l’Etat, entamé il y a presque un an, avance avec hésitation, ce qui en minimise la portée historique pour certains, je veux là aussi le dire clairement : si une fenêtre réelle de négociation existe, et nous avons demandé que cela soit clarifié lors de la prochaine rencontre, nous avons le devoir de l’exploiter à fond.

Nous savons ce que nous voulons, nous ici et ceux qui depuis d’autres horizons manifestent leur colère. Nous voulons être reconnus, dans nos droits, dans nos spécificités, dans notre volonté d’être nous. Nous le savons et le disons depuis des décennies. Et la solution collective que nous devons prôner c’est celle de la solution politique globale de la question corse. Et si nous ne devions trouver qu’un seul dénominateur commun c’est celui-ci : Suluzione Pulitica.

Nous irons à Paris prochainement, et comme nous l’avons dit la semaine passée en Assemblée de Corse, j’espère que l’ensemble des élus quelles que soient leurs idées le diront d’une seule et même voix. Nous devons rappeler au gouvernement le contexte actuel et celui qui a porté à l’ouverture de ce cycle de discussions. Nous devons rappeler l’exigence de réussite qui est la nôtre, c’est notre mission.

La mission que je vous donne, si vous m’y autorisez, c’est de porter ce même message, pas seulement ici aujourd’hui dans nos débats, mais dans toutes vos actions du quotidien, dans tous vos échanges avec d’autres jeunes. C’est de cette manière que nous éviterons les fractures, les oppositions. Il en va de la cohésion de notre jeunesse, de celle de notre peuple perché un ci sò micca l’astri, fora, è noi, ci simu noi, u populu corsu!

A ringrazià vi



* Seul le prononcé fait foi

              


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