6e édition du Festival des cinémas arabes, Sirocco
Du 14 au 28 novembre
Portivechju / L'Isula / Corti / Aiacciu / I Prunelli di Fiumorbu / Lecci / Biguglia

D’un film à l’autre, une même vibration parcourt cette 6ème édition du festival Sirocco : celle du lien entre les âges, entre ce que l’on transmet et ce que l’on reçoit, entre la mémoire et le désir d’avenir.
Dans Promis le ciel d’Erige Sehiri, c’est une enfant qui bouleverse le monde des adultes, rappelant que l’innocence porte parfois la plus grande force de vérité.
Dans Rue Malaga, Maryam Touzani filme la réconciliation fragile d’une mère et de sa fille, dans une maison tangerine où le temps suspend sa course et où la vie, contre toute attente, recommence à battre.
Fez Summer 55 d’Abdelhaï Laraki nous ramène à l’aube de l’indépendance marocaine : l’amitié entre une jeune fille et un enfant devient métaphore d’un pays qui s’éveille.
Et dans Le Parfum d’Irak, Feurat Alani déroule les fils d’une mémoire blessée, celle d’un enfant franco-irakien devenu témoin d’une histoire confisquée.
À Beyrouth, Journal intime du Liban de Myriam El Hajj entrelace le désenchantement des anciens et la ferveur d’une jeunesse qui refuse le cynisme.
La Voix de Hind Rajab de Kaouther Ben Hania résonne comme un cri dans le vacarme du monde : celui d’une enfant palestinienne prise au piège de la guerre, image insoutenable d’une humanité qui se perd.
Avec Leïla et les loups, Heiny Srour rappelle que la mémoire des femmes est le socle d’une résistance inépuisable.
Et Un monde fragile et merveilleux de Cyril Aris nous invite à croire encore à la pureté du lien, à ce qu’il reste d’enfance dans nos amours et nos rêves.

Entre Ajaccio, Porto-Vecchio, L’Île-Rousse, Prunelli-di-Fiumorbu et Bastia, les films que nous proposons se répondent, se parlent, s’éclairent les uns les autres. Ils disent que les générations n’ont pas d’autres choix que de construire ensemble un monde vivable.
Face au désespoir, notamment celui que nous inspire la tragédie du peuple palestinien et le silence qui l’entoure, le cinéma devient un refuge, un souffle, un espace où les enfants continuent de nous regarder, et nous jugent.
Peut-être est-ce là l’espérance que souhaite porter cette année le festival Sirocco : dans ces regards enfantins qui refusent l’indifférence, dans ces voix nouvelles qui s’élèvent, partout, pour réclamer paix, justice et dignité.
Ces films ne se contentent pas de raconter : ils veillent.
Ils nous rappellent que malgré la violence du monde, un monde fragile et merveilleux demeure possible, à condition que nous continuions à l’envisager ensemble.

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