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Exposition "Le mobilier en Corse au temps des Bonaparte"
Infos pratiques
du Vendredi 6 Avril 2018 au Dimanche 8 Juillet 2018
Maison Bonaparte
Ajaccio
Description
Exposition "Le mobilier en Corse au temps des Bonaparte"
Dans toutes les régions d’Europe, le mobilier a fait l’objet de publications importantes par les historiens d’art : il est l’un des marqueurs les plus importants des identités locales. En Corse, à l’exception d’un travail documenté sur les techniques de l’ébénisterie insulaire, il n’existait rien de tel.
Abritant l’une des plus importantes collections de mobilier des musées de Corse, il était écrit que le musée national devrait se pencher un jour sur la constitution de l’ameublement de la maison natale de Napoléon, tout en étudiant cet ensemble à l’aune des aménagements des autres maisons patriciennes de l’île.
La durée sur laquelle s’attarde cette exposition survole le XVIIe, siècle de fer des Génois, et le XIXe siècle après 1815-1820, car les styles Restauration et Second Empire n’offrent pas les courants multiples, sinon opposés, du XVIIIe siècle. Ce siècle d’or de la Corse est aussi celui de l’ascension des Bonaparte dans une partie de la Méditerranée où s’affrontent la République de Gênes, les Habsbourg de Vienne, les Bourbon de France, de Madrid et de Naples, et les Anglais.
En Corse proviennent des meubles de Paris et de Provence (Marseille, Aix), des meubles génois, toscans, milanais et romains. Nos ébénistes peuvent soit imiter les modes nouvelles, soit s’inscrire dans un temps plus long, par exemple en reproduisant le modèle de la table « pisane », qui mériterait bien mieux le nom de table d’Orezza comme le propose Pantaléon Alessandri.
Pour les élites corses du temps, cette question du mobilier apparaît comme fondamentale. Il suffit de rappeler que Pascal Paoli va consacrer la somme importante de 631 écus pour le mobilier de la salle du conseil et des salles de réception du Palazzu naziunale.
Cette exposition et le catalogue qui l’accompagne n’auraient pu se concrétiser sans les partenariats noués avec : La Collectivité de Corse, Direction du patrimoine, Musée de la Corse, et service de l’Inventaire; et la Ville de Bastia, Direction du Patrimoine et Musée de Bastia. Le catalogue est publié par les éditions Albiana.

Le mobilier en Corse au temps des Bonaparte
Une exposition présentée du 6 avril au 8 juillet 2018
au
Musée national de la Maison Bonaparte
Rue Saint-Charles
20000 Ajaccio

Informations, réservations groupes :
Tel : (33) 04 95 21 43 89
Fax : (33) 04 95 21 61 32
www.musee-maisonbonaparte.fr

Horaires :
Ouvert tous les jours sauf le lundi
10h-12h30 et 13h15-17h30

Tarifs :
Plein tarif : 7 €
Tarif réduit : 5 €
Gratuit pour les moins de 26 ans


Conservateur en chef : Jean-Marc Olivesi,
Commissaire de l’exposition.

Recherches et documentation : Odile Bianco

Coordination administrative et financière : Marion Pourtout, Secrétaire générale du SCN Malmaison ; Odile Bianco, Ajaccio.

Communication : Cécile Holstein, Malmaison ; Jean-Marc Olivesi, Ajaccio

Suivi technique : Stephane Exiga, Maison Bonaparte
Gilles Leguillermic, ARTS’Gil
Sécurité et accueil : Les agents de la Maison Bonaparte : Antoine Andreani et François Moracchini TSC, Nathalie Alberti, Jean Bonaccorsi, Pascal Biguglia, Jacques Cesari, Pascal Chrétien, Alicia Danielli, Stephane Exiga, Christophe Fréville, Erika Luisi, Thierry Mouchon, Marie-Hélène Poinsignon

Conservation-Restauration des œuvres : Philippe Lenzini

Conception graphique : Valérie Biancarelli, Éditions Albiana

Catalogue : éditions ALBIANA





http://musees-nationaux-malmaison.fr/musee-maisonbonaparte/

Quelques découvertes :

La table pisane ne date pas des Pisans .
Les ébénistes corses peuvent soit imiter les modes nouvelles, soit s’inscrire dans un temps plus long, par exemple en reproduisant le modèle de la table pisane, une table dont le piétement dévoile des modèles baroques évidents, bien loin de l’époque où les Pisans régnèrent sur la Corse (jusqu’en 1284), modèle que l’on retrouve jusqu’au XVIIIe siècle, et qui mériterait bien mieux le nom de table d’Orezza comme le propose Pantaléon Alessandri. Les fauteuils de noyer avec assise recouverte de cuir, accotoirs plats et dossiers à rinceaux sculptés relèvent des mêmes modèles baroques utilisés sur une longue durée.
Livourne et Lucques.
L’un des modèles des élites corses est donc l’Italie du Nord, et plus précisément la Toscane. Les liens politiques de la Corse avec le grand-duché de Toscane ne sont plus à démontrer, les liens universitaires avec Pise non plus, mais il reste à étudier les échanges culturels nombreux non seulement avec Florence, mais plus encore peut-être avec Lucques et Livourne. L’importance de Livourne dans l’histoire de la Corse est encore toute à écrire. Ce que confirme, pour l’histoire des arts décoratifs, le mobilier livournais de la famille patricienne des Giuliani de Muro. L’autre devrait être génois (le royaume de Corse ayant appartenu à la République de Gênes officiellement jusqu’en 1768), mais les exemples vont diminuendo au XVIIIe siècle. Les notices de ce catalogue laissent apparaître un petit corpus de meubles lucquois qui ne peut que s’accroître, c’est de Lucques que viennent les Crudeli par exemple.
Les notables corses achètent du mobilier de grande qualité, surtout lorsqu’ils font de la politique.
La qualité du mobilier de la Maison Giuliani à Muro (conservé au Musée de la Corse) s’explique peut-être parce que ses commanditaires sont les descendants de Gio Tomaso Giuliani (1689-1756), docteur en mathématiques, physique, et médecine, élu Général de la Nation à la Consulta de Boziu en 1743 . Descendants d’un Général de la Nation, les Giuliani n’hésitèrent pas à se tourner vers le futur fournisseur d’une reine ( Marie-Louise de Bourbon, reine d’Etrurie) pour leur mobilier : c’est ainsi qu’ils firent l’acquisition de meubles de Fortunato Castiglioni, né en 1768. (Voir l’article d’Amedeo Mercurio dans ce catalogue).
Lorsqu’il meuble le Palazzu Naziunale, siège du gouvernement de la Corse indépendante, Paoli est lui aussi très attentif à la qualité des matériaux et des fabrications, et ses choix ; damas, fils d’or, (notamment pour la broderie des armes de la Corse sous le dais) sont ceux d’un chef d’État dont le décorum est, sinon une forme de gouvernement, du moins un outil diplomatique important.
Quand un mobilier dit de style britannique étonne les Anglais, ce peut être une production italienne di stile inglese.
Dans la salle à manger de la Maison Bonaparte on trouve un ensemble formé de treize chaises (MB 133 à MB 145), et une banquette MB 146) en bois de noyer. Ensemble très homogène, « de style anglais » selon plusieurs visiteurs : restaurateurs ou conservateurs, de la Maison Bonaparte Noter que dans la description de Barbaud (1924) chaises et banquette sont toutes recouvertes de paille : « Neuf chaises de paille, dossier en noyer, à jour. Un long canapé recouvert de paille avec 4 coussins de soie. » Aujourd’hui le canapé n’a plus ce revêtement : son assise est de sangles recouverte d’un long coussin. L’absence de pied intermédiaire sous la ceinture frontale rendrait ce meuble très fragile en cas d’usage. Sur les photographies anciennes, on se rend compte que ce pied intermédiaire a bien existé.
Les recherches d’Amedeo Mercuri nous donnent peut-être une piste relative à ce mobilier de style anglais qui surprend les spécialistes britanniques : ne pourrait-il s’agir de la production d’un ébéniste toscan imitant un confrère anglais, tout comme Fortunato Castiglioni, de Livourne, imitait la production de Thomas Sheraton ou comme Carlo Toussaint, de Florence, reprenait les modèles publiés par George Hepplewhite dans son album : The cabinet Maker and Upholster’s guide (1788). Tandis qu’un sculpteur d’origine anglaise : Odoardo Wyndham a travaillé aux tables d’applique de la tribune des Offices de Florence.
Une étiquette de Castiglioni porte fièrement « Fabbrica di tutte qualità di mobilie sullo stile francese, inglese o italiano … ». C’est à ce Castiglioni que la famille Giuliani de Muro avait acheté le mobilier de sa maison, aujourd’hui au Musée de la Corse. Le mobilier anglais était également très apprécié à Rome, et à Gênes même travaillait un Anglais, Henry Peters (cf. Gianna Roccatagliata ). Roberto Antonetto nous fait remarquer que l’emploi du noyer, plutôt que l’acajou, peut être le signe d’une fabrication italienne d’après des modèles anglais. Ainsi de ces modèles et formes britanniques on ne sait s’il s’agit d’importation de meubles Chippendale sous le gouvernement anglo-corse (1794-1796) comme le fauteuil du comte Rivarola (Bastia) présenté dans l’exposition, ou d’une production italienne reprenant les modèles londoniens,
Les meubles envoyés de Milan en 1797 par Joseph Fesch ne sont pas de Maggiolini, mais de Maroni. On a retrouvé le dessin original de Gerli pour la commode au carquois.
Commode MB 51 : L’enlèvement de Proserpine, commode MB 83 : Le sommeil d’Endymion, commode MB 84 au plaquage de bois, commode MB 157 au carquois, secrétaire MB 52 (Olivesi, 2014, p. 24).
L’ensemble est orné d’incrustations de pierres dures, de panneaux d’albâtre peint (MB 51 et 83), si on en croit la description de Fesch (Document III) la commode MB 84 aurait aussi présenté un décor peint sur plaque d’albâtre. La commode MB 157 présente un battant antérieur qui cache les tiroirs. La serrure (il segreto) est « cachée » dans le modillon de droite.
D’après un auteur ajaccien (Forcioli Conti, Notre Corse, p. 118, Ajaccio, 1897), tous ces meubles italiens auraient été apportés de Florence par l’Archidiacre Lucien et son neveu Charles. Les documents d’archives trouvés à Rome (Fonds Mgr Del Gallo di Roccagiovine du Museo napoleonico, Rome ; Faldone 3, doc. N° 179bis), contredisent donc cette hypothèse :
De Milan, Joseph Fesch écrit le 3 décembre 1797 à sa sœur Letizia à Ajaccio qu’il va lui envoyer plusieurs caisses de meubles achetés dans la capitale lombarde. Il précise que ces caisses sont déjà parties pour le port de Gênes.
On y trouve trois cheminées en albâtre de Busca, quatre commodes décorées de pierres semi-précieuses : trois avec de beaux « médaillons » peints, et une autre qui possède un « mécanisme secret qu’il convient de connaître » sous peine d’abîmer le meuble en cherchant à l’ouvrir. Un superbe secrétaire complète le lot.
Ces meubles étaient attribués jusqu’à ce jour au plus grand ébéniste milanais de la fin du XVIIIe siècle : Giuseppe Maggiolini (Parabiago 1738-1816), fournisseur de l’impératrice Marie-Thérèse. Le Professeur Beretti, spécialiste du maître, et au terme d’une recherche menée comme une enquête policière, attribue (dans ce catalogue) les commodes MB 51, MB 83 et MB 84 à Giovanni Battista Maroni,(1750 - c.1816) suiveur et élève de Maggiolini, tandis qu’il est plus indécis sur la belle commode au carquois MB 157, dont il a retrouvé un dessin en rapport d’Agostino Gerli. Son opinion est donc que tous les meubles de l’ensemble Fesch de la Maison Bonaparte ont étés réalisés d’après des dessins d’Agostino Gerli, même ceux exécutés par Maroni. En revanche, de la commode au carquois (MB 157), nous connaissons le projet de Gerli, mais nous ignorons l’ébéniste qui l’a fabriqué : ni Maggiolini, ni Maroni.
Arnalda Dallaj (« Il disegno di ornato nella bottega Maggiolini », dans Quaderni del Castello Sforzesco, Milan, n° 3, 2005, p. 35, n° 3 et 4) reprenant Alvar Gonzales-Palacios, (Il tempio del gusto : Il Granducato di Toscani e gli stati settentrionali, Milan, Longanesi, 1986) avait également mis nos meubles en rapport avec les dessins de la bottega Gerli. La même auteure note également (A. Dallaj, p. 70), qu’un autre dessinateur de projets mobiliers, Giuseppe Levati, était très proche de l’administration napoléonienne à Milan.
Le plus grand architecte romain de la fin du XVIIIème siècle a réalisé un projet de Palais pour Ajaccio.
L’architecte Giuseppe Barberi (Rome 1746-1809), projeta un palais pour la famille Conti, qui ne fut jamais réalisé Cet architecte, (célèbre pour ses inventions architecturales oniriques, conservées pour la plupart au Cooper-Hewitt museum de New-York,) a laissé des vues de fantaisie d’Ajaccio, comprenant notamment la Maison Bonaparte. Roberto Valeriani nous apprend qu’il rénova l’un des appartements de l’étage noble du Palais Altieri, à Rome, en 1787. Sans aucun doute, le palais Conti aurait été l’un des plus importants programme de l’architecture civile corse du tournant du XIXe siècle.
Après la chute de l’Empire, les Bonaparte installés à Rome restent d’importants commanditaires de Mobilier.
De plus, après la chute de l’Empire, les Bonaparte resteront d’importants commanditaires de mobilier. Lucy Wood a étudié les commandes importantes passées par le cardinal Fesch auprès de Lorenzo et Dionisio Santi. Destinés à accueillir Napoléon (qui ne vint jamais à Rome) dans les Palais du Cardinal, ces meubles se retrouvent aujourd’hui au Salon napoléoniens d’Ajaccio ou à la Maison blanche, Washington.
Enfin nous avons trouvé a Rome, dans les archives du Museo Napoleonico, les commandes suivantes de Laetizia Bonaparte, Madame Mère, à des artisans romains : le 20 novembre 1815, un lit à baldaquin à V. Brandimarti ; en décembre 1815, huit fauteuils à Nicolo Menicati. Le 28 juin 1814, elle avait demandé un devis pour huit fauteuils et douze chaises à Karl Amadeus Roos, fournisseur du palais du Quirinal à partir de 1811. Roberto Valeriani nous apprend que cet ébéniste de Ludwigsburg, formé auprès de Jacob, était arrivé à Rome en 1804 et en 1810 avait présenté ses meubles dans une exposition organisée au Capitole pour la fête de Napoléon.


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