Conférence-concert de Battista Acquaviva : "La musique, la Corse et l’ailleurs"
Ghjovi u 5 di ghjunghju - 14.00
Centru D’Arti Pulifonica di Corsica - Sartè
En occident, quel spécialiste de musique du monde ne connaît pas la Corse ? Pourtant, si l’un des secrets du chant traditionnel corse concerne les harmoniques qui se forment au-dessus
de la tête des bons chanteurs de paghjella (la voix de l’ange), l’autre secret en serait son échelle modale spécifique. Cette conférence en propose la ré-appropriation tout autant que nous
évoquerons la « mimophonie », méthode de Nando Acquaviva qui mettra en lumière la découverte majeure de ce dernier : la Terza Mezana, le micro-intervalle phare du chant traditionnel corse,
autrement dit la note spécifique signature des anciens chantres corses.
A l’écoute du fond Quilici, il s’agit en effet de notes singulières que nous appellerons des notes « grises », c’est-à-dire ni mineures ni majeures, ni blanches ni noires, et introuvables sur un piano.
Elles sont pourtant communes entre la tradition vocale corse et l’autre moitié du monde : des peuples utilisant des échelles modales tels que le monde arabe, l’Inde, ou les peuples « polyphoniques » (la Bulgarie, la Géorgie) ; ou encore des peuples emblématiques souvent minoritaires et majoritairement opprimés portant par la musique leur voix singulière (ex. : l’Arménie).
Leur réalisation vocale implique une certaine liberté, y compris dans la tessiture, rejoignant par là même une philosophie de vie, manière de penser le monde et de réinterpréter les
paysages polyphoniques de nos reliefs souvent montagneux, et sinueux jusqu’à la rivuccata. Ces quarts de tons contiendraient en quelque sorte la quintessence d’une manière de vivre notre microcosme.
Malgré la résistance corse à l’uniformisation mélodique et linguistique dans la pratique latine des messes chantées, l’éclosion de la musique tonale dans le monde occidental depuis quelques
siècles et à laquelle la Corse n’a pas échappé depuis un siècle et demi laissent dans l’oreille des jeunes générations peu de places aux micro-intervalles, traces d’une intemporalité. Le temps du martelage radiophonique de la variété est venu et du calibrage de ses tubes.
Partant, le but de cette conférence est la sauvegarde et la transmission d’un héritage disparu sous les décombres de notre culture. Permettre la reproduction plus systématique de hauteurs de
sons spécifiques perdues serait une manière de rebâtir un ancien monde. Pendant que la normalisation en marche tue la tradition et calibre les notes comme elle calibre comme les gens
se pose la question d’un enseignement. Cette tentative de sauvegarde soulève un aspect didactique incontournable dont cette conference se propose d’être l’un des fondements.
Plus d'infos par téléphone.
Ghjovi u 5 di ghjunghju - 14.00
Centru D’Arti Pulifonica di Corsica - Sartè
En occident, quel spécialiste de musique du monde ne connaît pas la Corse ? Pourtant, si l’un des secrets du chant traditionnel corse concerne les harmoniques qui se forment au-dessus
de la tête des bons chanteurs de paghjella (la voix de l’ange), l’autre secret en serait son échelle modale spécifique. Cette conférence en propose la ré-appropriation tout autant que nous
évoquerons la « mimophonie », méthode de Nando Acquaviva qui mettra en lumière la découverte majeure de ce dernier : la Terza Mezana, le micro-intervalle phare du chant traditionnel corse,
autrement dit la note spécifique signature des anciens chantres corses.
A l’écoute du fond Quilici, il s’agit en effet de notes singulières que nous appellerons des notes « grises », c’est-à-dire ni mineures ni majeures, ni blanches ni noires, et introuvables sur un piano.
Elles sont pourtant communes entre la tradition vocale corse et l’autre moitié du monde : des peuples utilisant des échelles modales tels que le monde arabe, l’Inde, ou les peuples « polyphoniques » (la Bulgarie, la Géorgie) ; ou encore des peuples emblématiques souvent minoritaires et majoritairement opprimés portant par la musique leur voix singulière (ex. : l’Arménie).
Leur réalisation vocale implique une certaine liberté, y compris dans la tessiture, rejoignant par là même une philosophie de vie, manière de penser le monde et de réinterpréter les
paysages polyphoniques de nos reliefs souvent montagneux, et sinueux jusqu’à la rivuccata. Ces quarts de tons contiendraient en quelque sorte la quintessence d’une manière de vivre notre microcosme.
Malgré la résistance corse à l’uniformisation mélodique et linguistique dans la pratique latine des messes chantées, l’éclosion de la musique tonale dans le monde occidental depuis quelques
siècles et à laquelle la Corse n’a pas échappé depuis un siècle et demi laissent dans l’oreille des jeunes générations peu de places aux micro-intervalles, traces d’une intemporalité. Le temps du martelage radiophonique de la variété est venu et du calibrage de ses tubes.
Partant, le but de cette conférence est la sauvegarde et la transmission d’un héritage disparu sous les décombres de notre culture. Permettre la reproduction plus systématique de hauteurs de
sons spécifiques perdues serait une manière de rebâtir un ancien monde. Pendant que la normalisation en marche tue la tradition et calibre les notes comme elle calibre comme les gens
se pose la question d’un enseignement. Cette tentative de sauvegarde soulève un aspect didactique incontournable dont cette conference se propose d’être l’un des fondements.
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Centre d'Art Polyphonique de Corse
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Rue Antoine Croce
20100 Sartène
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