Pollution de l'air : les propositions de la Présidence de l'Assemblée de Corse


Le Président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, a fait hier un point d'étape concernant la lutte contre la pollution de l’air en Corse. Outre le recours à l'énergie thermique de la mer que l'Assemblée de Corse étudie depuis plusieurs mois, Jean-Guy Talamoni a annoncé qu'il demandera le classement de la Méditerranée en zones SECA et NECA. A l’heure actuelle, en Europe, seule la zone Manche – Mer du Nord – Baltique bénéficie d’une telle classification qui a pour effet de réglementer certains rejets nocifs.



Depuis plusieurs années, les populations des bassins de vie d’Aiacciu et de Bastia principalement ont pu mesurer la dégradation de la qualité de l’air. Une enquête diligentée par deux associations de défense de l’environnement (Le Garde et Aria Linda) a révélé des taux dans une moyenne « normale haute » en ce qui concerne 6 métaux lourds toxiques incluant le plomb, le lithium, l’arsenic ou encore le mercure. Les conclusions de cette enquête se rapprochent donc de celle publiée le 28 mai dernier par l’association « Aria Linda » qui faisait état de la présence de métaux lourds dans les cheveux d’un échantillon d’habitants de la région ajaccienne.
Depuis 2012 l’OMS a formellement établi un lien entre pollution atmosphérique et risque cancérigène.

Classer la Méditerranée pour limiter la pollution

Le Président de l'Assemblée de Corse a annoncé qu'il déposerait une motion lors de la séance du 26 juillet 2018 demandant le classement de la Méditerranée en zones SECA et NECA. Ces zones, strictement réglementées au niveau du rejet d'agents polluants, ne concernent que la Manche et la Mer du Nord, les côtes nord-américaines et la zone des Caraïbes. La Méditerranée en est, à ce jour, exclue . 
" La santé de nos concitoyens étant en jeu, il est urgent que le classement de la Méditerranée
en zone SECA et NECA intervienne dans les plus brefs délais." 

Les navires marchands comme les bateaux de croisière utilisent essentiellement du fioul lourd, sous-produit du pétrole, qui émet de grandes quantités de particules fines, d'oxydes d’azotes (NOx), et surtout, d'oxydes de soufre (SOx). Ces agents polluants sont à l’origine du problème d’acidification des pluies et se révèlent très toxiques pour la santé humaine.
Pour remédier à ce problème l’Organisation Maritime Internationale a mis en place des zones spécifiques où les taux maximums d’oxyde d’azote et d’oxyde de soufre sont rigoureusement contrôlés et réglementés.

Dans les zones maritimes bénéficiant de ce classement, l'on note une amélioration très rapide de la qualité de l’air. Par exemple, le ministère danois de l’environnement annonce un recul « de 60 % des émissions d’oxyde de soufre (SOx) présents dans l’air depuis la mise en œuvre des nouvelles limites imposées aux navires naviguant dans la zone d’émission spéciale Manche - Mer du Nord - Baltique. » (Article « Le marin », publié le 14/10/2015)
 

D'autres actions en cours pour lutter contre la pollution de l'air

Depuis le début de la mandature, la présidence de l'Assemblée de Corse travaille sur cette problématique.

Etudier le recours à l'énergie thermique de la mer : une commission spécialement créée
Une commission ad hoc a été créée pour étudier la possibilité de mettre en place un système d’exploitation de l’énergie thermique de la mer sur les navires de continuité territoriale ainsi que dans les ports de commerce de Corse. Cette innovation technique présente l'avantage d'être totalement neutre pour l'environnement. 
La commission a acté les points suivants : 
La décision de Corsica Linea de lancer la pré-étude de faisabilité sur l’adaptabilité d’un système de valorisation de l’énergie thermique de la mer sur le navire Paglia Orba Élargissement du champ d’action de cette commission et la nécessité de réfléchir plus globalement à l’ensemble des sources énergétiques et au mix énergétique.

Rédigé le Vendredi 20 Juillet 2018 modifié le Vendredi 7 Décembre 2018

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