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Culture

Matisse à l’unori à a CdC - Acquisition d’une oeuvre du peintre Henri Matisse



Présentation de l'oeuvre

Le Président du Conseil exécutif de Corse et la conseillère exécutive chargée du patrimoine ont présenté l’œuvre du peintre Henri Matisse acquise par la Collectivité de Corse, le jeudi 13 février à 14h30, dans le salon d’honneur de l’Hôtel de la Collectivité de Corse, à Aiacciu, en présence du  Président de l’Assemblée de Corse et Jacques Poncin, Président de l’association des Amis de Matisse à Ajaccio.

Cette œuvre intitulée « Paysage Corse - Le Scoud » datée de 1898, est d’un grand intérêt artistique et symbolique pour la Corse. En effet, durant son séjour ajaccien, début 1898, le jeune artiste réalise une cinquantaine de tableaux. Il s’agit d’un évènement dans l’histoire de l’art du XXème siècle et c’est ici, à Aiacciu, qu’en 1898 à l’âge de 29 ans Matisse découvre la Méditerranée, la couleur et la lumière du Sud. Il l’exprime ainsi : « En Corse, j’étais ébloui, là-bas tout brille, tout est couleur, tout est lumière. J’ai senti croître en moi une passion de la couleur ». Son art, jusque-là influencé par l’impressionnisme, bascule vers une simplification du dessin, des formes et une explosion de la couleur et de la lumière. Les prémices du fauvisme sont jetées !
 
Acquise le 2 décembre dernier aux enchères publiques d’Artcurial, à l’Hôtel Drouot à Paris, cette œuvre vient combler l’absence dans les collections publiques corses d’œuvres modernes majeures, et en cela elle fait entrer la Corse dans la modernité culturelle à côté des collections contemporaines du FRAC de Corse.

L’oeuvre

Il s’agit d’une huile sur toile ayant pour dimensions : h : 38 cm x L : 46 cm.
Ce tableau a été cédé pour un montant de 180 000 euros.

Cette oeuvre datée et signée est enregistrée dans les archives Matisse sous le numéro PZ190. Ces éléments et le suivi du tableau permettent de garantir sa traçabilité et son authenticité.
Pour la réalisation de cette oeuvre, l’artiste s’est rendu sur la route des Sanguinaires, faisant une halte sur le site du Scudo, à Marinella, propriété à l’époque du grand parfumeur François Coty, avant son acquisition par le chanteur Tino Rossi.
Sa technique se rapprochant au départ de celle des impressionnistes, Matisse s’en libère en s’emparant des lieux et des couleurs, pour exprimer ses sensations.

Dans ce tableau, la mer semble être un lac plein de sérénité, invitant au voyage vers le soleil, près des Sanguinaires. Deux arbres semblant s’embrasser près du
rivage et à leurs pieds, la mer paraît s’embraser, reflétant les nuages colorées par le soleil.
Enfin, avec son palmier exubérant, ce tableau, à présent propriété de la Collectivité de Corse, est une magnifique expression de la joie de peindre et de vivre d’Henri Matisse en Corse où, disait-il, « là-bas, tout brille, tout est couleur, tout est lumière ».

L’artiste en Corse

Henri Matisse est probablement avec Pablo Picasso, l’un des plus grands peintres du XXème siècle et son influence sur l’art moderne est considérable. Il est reconnu pour être le chef de file du fauvisme, courant pictural où la couleur prime sur le dessin et la réalité.
Selon l’artiste lui-même, le fauvisme devrait sa naissance à la Corse et plus spécifiquement à son expérience vécue aux îles Sanguinaires.
Cela est confirmé par l’une des plus grandes spécialistes d’Henri Matisse, Dominique Szymusiak, Conservateur en chef du musée Henri Matisse de Cateau-Cambrésis, durant plus de 30 ans. Elle affirme : « ….à Ajaccio, il peint comme il ne l’avait jamais fait jusque-là, traduisant sa passion pour la couleur, son éblouissement des lumières et des couleurs, son bonheur dans l’atmosphère de la Corse… ».
L’artiste confirmera : « c’est à Ajaccio que j’ai eu mon premier grand éblouissement. Quel virement pour moi, cette irradiation de la lumière sur la couleur. Cela a guidé tout le reste de ma vie, pour tout ce que j’ai pu peindre « EN JOIE »…. En Corse j’ai senti croître en moi, une passion de la couleur »...

Durant les cinq mois et demi passés en Corse, le jeune artiste réalisera une cinquantaine de tableaux, dont une quarantaine de toiles, le reste étant réalisé sur des panneaux sur bois, des cartons ou sur papier. Il s’agit d’un évènement dans l’histoire de l’art du XXème siècle et c’est à Aiacciu, qu’à l’âge de 29 ans Matisse découvre la Méditerranée et la lumière du Sud.
Subjugué par la lumière, les couleurs et les paysages, ce séjour marque profondément l’artiste et sa production.
Sur l’ensemble de cette production, seulement cinq musées continentaux en possèdent une. Il s’agit des musées de Reims, Troyes, Nice, Saint-Tropez et Bordeaux.
Cette acquisition, destinée au musée de la Corse, s'inscrit avec pertinence et en adéquation avec le nouveau projet scientifique et culturel de ce musée originellement fondé sur l’anthropologie et l’ethnographie qui ambitionne de réorienter son propos vers un musée de société.



 



Page publiée le 13/02/2020 | Modifiée le 27/02/2020 à 09:51