Une session sous le signe des solidarités




La session des 28 et 29 juin derniers a été placée sous le signe des solidarités pour le groupe Andà Per Dumane, avec pas moins de trois questions orales et deux motions.
 
La première question posée par Antoine POLI concernait les déchets et la nécessité au regard de l’urgence de la situation d’établir un plan de gestion plus ambitieux que celui qui nous est proposé aujourd’hui. Nous avons donc demandé à ce qu’au-delà des discours soient mis en place des moyens humains et financiers par la Collectivité de Corse afin de réussir efficacement le tri sélectif.
 
La seconde posée par Catherine COGNETTI-TURCHINI portait sur la mise en place d’une ligne de support pour les situations de voirie critique. Celle-ci est d’une grande importance notamment afin d’assurer une sécurité et une fluidité d’accès dans les Communes du rural qui disposent souvent de moyens limités.
 
La dernière question posée par Marie-Hélène VALENTINI-PADOVANI portait sur la création d’un règlement d’aide aux associations bénévoles de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS). Ces dernières aident de nombreuses personnes en Corse et c’est pourquoi nous avons souhaité interpeller l’Exécutif sur la nécessité d’adopter ce règlement d’aide, car pour certaines d’entre elles il en va de leur survie.
De plus nous avons soulevé ce que nous considérons être un dysfonctionnement dans le mode d’attribution des aides à ces associations, à savoir des critères fondés uniquement sur les charges. Cela nous a semblé inadapté aux associations de l’ESS qui essayent souvent de diminuer leurs frais afin de venir en aide à un maximum de personnes. C’est pourquoi nous avons proposé que ces aides soient calculées au regard de la pérennité et des actions menées par ces associations.
 
Nos deux motions avaient également toutes deux une empreinte sociale très forte.
 
La première motion déposée par M. Jean-Charles ORSUCCI au nom de notre groupe était relative à l’accueil de réfugiés. Elle faisait suite aux déclarations des deux Présidents de la Collectivité de Corse sur l’accueil de l’Aquarius. Cette motion a été adoptée à l’unanimité des participants et nous permettra maintenant de réfléchir ensemble à des solutions d’accueils efficaces. Notre groupe sait combien ce sujet est sensible et combien il déchaine parfois les passions mais nous considérons que dans ce problème global et humain qu’est la gestion des réfugiés nous devons réaffirmer nos valeurs d’humanistes et à l’instar de ce que disait Michel ROCARD prendre notre juste part.
Cependant nous ne faisons pas partie de ces personnes qui opposent les solidarités les unes aux autres. Selon nous, elles s’additionnent et si nous sommes soucieux de la survie des réfugiés au large de nos côtes nous sommes tout aussi soucieux de lutter contre la précarité dont souffre les habitants de notre île.
 
C’est dans ce sens que Mme Catherine RIERA a déposé une motion sur la reconnaissance de la spécificité territoriale de la santé en Corse, ainsi que la nécessaire adaptation du code de la Sécurité Sociale afin que la prise en charge sanitaire restaure le principe d’égalité d’accès aux soins.
Cette motion a été adoptée à l’unanimité et nous nous en félicitons, car l’absence de CHU en Corse oblige de nombreuses personnes et notamment des enfants à partir se soigner sur le continent. A titre d’exemple lorsqu’un enfant est malheureusement atteint d’un cancer, il est obligé de partir sur le continent car il n’y pas de service d’oncologie sur notre île.
Actuellement les billets d’avions ne sont remboursés qu’à un seul des parents voyageant avec son enfant malade. Lorsque l’on sait l’importance du lien familial dans la guérison du patient, nous ne pouvons que constater que nous sommes face à une inégalité d’accès aux soins.
Cette situation est insupportable, car elle ne permet pas aux parents d’une famille modeste d’être tous deux aux côtés de leur enfant. Or en Corse un ménage sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté. Nous ne pouvons tolérer que l’insularité soit un frein à la guérison. C’est pourquoi nous avons demandé une adaptation du règlement du code de la Sécurité Sociale concernant la prise en charge des malades et de leur famille afin de permettre la mise en place d’un réel principe d’accès aux soins. Nous avons également demandé à ce que les deux parents d’un enfant hospitalisé sur le continent soient tous les deux pris en charge par la Sécurité Sociale. Nous avons ajouté à cela une demande afin que la Collectivité de Corse prenne en charge les frais d’hébergement d’un proche hospitalisé sur le continent, sur justificatifs de loyer et pour les foyers non imposables.
 
Le groupe Andà Per Dumane n’opposera jamais les solidarités entre elles et demeure déterminé à accompagner le rural, les associations, ainsi que les personnes dans la détresse, tout étant vigilant sur la préservation de notre environnement.

Rédigé le Vendredi 20 Juillet 2018 modifié le Vendredi 20 Juillet 2018

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