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Rasenna : un espace dédié à la civilisation étrusque


Il a été inauguré le 13 juillet 2020 au Parc Galea sur la commune de Tagliu Isulacciu. La présentation de la place de la Corse dans le
monde étrusque en est l’élément central, s’appuyant sur des études scientifiques réalisées et impulsées par
l’INEACEM depuis la naissance du projet en 2017 et les acquis les plus récents de la recherche. Retrouvez le discours prononcé par Jean-Guy Talamoni, le Président de l'Assemblée de Corse, lors de l'inauguration



Monsieur le Président de l’INEACEM, cher Jean,
Mesdames et Messieurs les responsables du Parc Galea,
Mesdames et Messieurs les élus,
Monsieur le Président de l’Université,
Mesdames, Messieurs,
 
C’est avec beaucoup de plaisir que je vous retrouve aujourd’hui ici pour inaugurer l’espace Rasenna dédié à la civilisation étrusque.
Si mes propres activités de recherche portent plutôt sur le XVIIIe siècle, je n’ignore pas la richesse de cette période de l’histoire. Il serait d’ailleurs difficile pour moi de l’ignorer tant Jean Castela sait faire partager sa passion à ses amis dont je m’honore de faire partie.
En tant que Président de l’Assemblée de Corse, je mesure l’intérêt de ces travaux pour l’île, au plan culturel et politique.
En effet, ils montrent le rôle et la place de la Corse dans les échanges avec les autres pays mais aussi son apport à la civilisation méditerranéenne. Ils permettent aussi de rétablir des faits historiques trop souvent oubliés ou mal interprétés.
De plus, la mise en valeur de la civilisation étrusque, via cet espace Rasenna contribue au développement d’une économie durable, fondée notamment sur un tourisme mémoriel et patrimonial.

Cela, les membres du projet collectif de recherche auquel appartient Jean Castela, l’ont bien compris. J’ai d’ailleurs eu le plaisir de les accompagner au mois de février dernier en Toscane, au salon Turisma, au cours duquel nous avons tenu le même discours, celui d’une Corse ouverte sur le monde, consciente de son histoire, consciente de la richesse de celle-ci et déterminée à en faire l’un des axes de son développement.

« Mare, fruntiera turchina » dice una canzona corsa cuntempuranea. Credu, per contu meiu, ch’elle sò più mentale è pulitiche e fruntiere chè geugrafiche. Ogni matina, quandu vecu l’urizonte sopra u mare, ùn vecu micca una fruntiera, vecu d’altre isule : Gorgona, Capraia, Elba, Pianosa, Monte Cristu, di l’arcipelagu tuscanu. Vecu una cuntinuità, un cuntinuu, una strada per accoglie è per andà. A custruzzione di i Stati nazione hà alluntanatu l’urizonti, ci hà resu cechi à e nostre sumiglie, à a nostra storia cumuna, à e nostre radiche prufonde, è certe volte ci hà resu ancu nemichi.
Eppuru, l’Etruschi chè no parlemu oghje, simu noi.
La Corse et les Corses sont « entrés dans l’histoire » bien avant notre ère. Ils participèrent aux grands enjeux de la Méditerranée, aux batailles, aux échanges, avec les Phocéens, les Etrusques ou les Carthaginois, avec les Syracusains, avec les Romains.

Les empreintes laissées par tous ces peuples font notre histoire et font ce que nous sommes. Au fil du temps, ces empreintes passées sont devenues autant de gestes ancrés dans le quotidien, de croyances collectives, de témoignages réactualisés à notre insu de notre art de vivre, de notre culture. Le patrimoine étrusque, c’est aussi une part de notre manière d’être aujourd’hui, de notre façon de participer au monde.
Cù ghjente cum’è Jean Castela è l’INEACEM, a Corsica travaglia avà à u Riacquistu di a so storia landana. Un veru prugettu scentificu, culturale è ecunomicu hè statu validatu, dipoi guasi quattru anni avà, da a Cullettività di Corsica.
Ainsi, comme j’ai été très heureux de participer à vos côtés à la présentation du projet d’ingénierie culturelle consacrée à la « Corse étrusque », lequel réunit au sein d’un seul et même programme les travaux de 23 institutions et de 72 chercheurs, c’est une grande satisfaction de voir aujourd’hui une matérialisation de vos travaux à travers l’espace Rasenna dédié à cette période majeure de l’histoire méditerranéenne.

Je me félicite de cette conscience retrouvée, peut-être devrais-je dire trouvée, pour les Etrusques. En effet, c’est un pan de notre histoire qui nous avait échappé, alors que cette période en est un maillon essentiel, alors que la Corse regorge de traces des Etrusques et alors qu’elle participait autrefois pleinement, comme vous l’avez montré, à la vie politique et commerciale de la Méditerranée. Réinvestir cette période, c’est donc se réapproprier notre histoire. Grâce à votre action coordonnée, les Corses – et les visiteurs - vont pouvoir découvrir une époque au cours de laquelle notre île était au cœur de la sphère d’influence étrusque.
Il s’agit là à mon sens d’un projet primordial, puisque la connaissance du passé est nécessaire à la continuité de notre identité.
 

En tant que responsable politique, je demeure persuadé que l’on ne peut fonder une action publique sans connaissance du passé et sans méditation autour de ce qui fut. La présence des Etrusques en Corse et le rayonnement de l’île qu’elle a induit peut être à mon sens une source d’inspiration pour bâtir l’avenir. Autorisons-nous à penser que l’île retrouvera les liens qu’elle entretint, autrefois, avec les rives de l’Italie et la Méditerranée dans son ensemble. C’est en tous cas le sens de l’action politique que nous entendons mener. C’est aussi le sens du déplacement que nous avons fait en Toscane.
Quant à l’archéologie de manière générale, en nous permettant d’analyser les changements des sociétés passées, elle nous aide à comprendre les changements actuels de notre propre société, ceux qui se profilent, et à en appréhender les risques.
« Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. », écrivait Paul Valéry dans La crise de l’esprit.
Dans le contexte mondial que nous connaissons, crise sanitaire, crise sociale, crise financière ou encore réchauffement climatique, vous autres, archéologues et historiens, en avez peut-être plus conscience que quiconque.
Le pouvoir de vos travaux est de nous enseigner que chaque société possède des ressources propres qui peuvent lui permettre de résister et de ne pas disparaître. Ces ressources, nous avons aussi la possibilité de les puiser dans l’Histoire afin de surmonter les crises, quelles qu’elles soient. C’est à mon sens le plus solide des viatiques.
Enfin, au-delà de cet apport en termes de prospective, je n’oublie pas l’impact économique et culturel très important de l’histoire, à court terme, sur notre territoire. La mise en valeur d’un patrimoine exceptionnel seront des atouts essentiels pour l’attractivité et le développement économique ainsi que pour l’identité de notre île.
L’averete capita, sò felice assai di participà oghje à st’inaugurazione per ragiò culturale, pulitiche, ecunomiche è filusofiche dinù… è vi ringraziemu d’offre à a Corsica un spaziu cusì.
À ringrazià vi


Rédigé le Jeudi 16 Juillet 2020 modifié le Jeudi 16 Juillet 2020

              

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