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Crise du coronavirus - Message du Président de l'Assemblée de Corse





Care cumpatriotte, cari cumpatriotti,
Contrairement à mon habitude, je m’adresserai à vous en langue française car ce message ne concerne pas seulement les Corses, d’origine ou d’adoption, mais également ceux qui résident à titre temporaire dans notre pays et que les pouvoirs publics corses ont également à cœur de protéger.
Notre pays la Corse, l’Europe, le monde, traversent une épreuve qui, de l’avis général des spécialistes, ne fait que commencer.
Je voudrais m’adresser tout d’abord aux familles endeuillées, aux malades, à ceux qui sont actuellement confinés, pour leur témoigner mon soutien. Je pense tout particulièrement aux prisonniers, dont la condition habituellement difficile, est encore aggravée par cette épidémie.
Enfin, je voudrais remercier chaleureusement ceux qui sont en première ligne, à savoir les personnels de santé, du public ou du privé, qui prennent quotidiennement des risques personnels pour prendre soin des autres. Je veux leur exprimer notre gratitude au nom des institutions et donc de l’ensemble des Corses. Di core, à ringrazià vi, assai, assai.
Je voudrais également assurer tous les Corses, qui sont inquiets, pour eux et leurs proches, de la pleine disponibilité des autorités politiques et administratives, qu’il s’agisse des élus et institutions corses ou de l’Administration d’Etat avec laquelle nous travaillons quotidiennement dans un esprit de concorde puisque en de telles circonstances, tous les efforts doivent être tendus vers le même objectif : la sécurité de nos concitoyens. Si des divergences d’appréciation peuvent surgir sur telle ou telle disposition à prendre, elles sont traitées de façon sereine dans un esprit commun de bonne volonté. Des discussions sont actuellement en cours s’agissant de certaines mesures que j’ai préconisées et qui n’ont pas pour l’heure été acceptées par l’Etat et d’autres élus, y compris de notre majorité. Je continuerai à les défendre, fermement mais sans esprit de polémique, et dans le respect de chacun. Je pense notamment à la suspension des liaisons avec l’Italie, que je demande pour des raisons de sécurité de tous, y compris de nos amis italiens qui n’ont aucun intérêt à voir se développer un nouveau foyer de contamination dans notre île, proche de la péninsule. Du reste, le président Solinas demande depuis plusieurs jours la même mesure pour la Sardaigne.
Enfin, et ce sera mon message principal, j’en appelle au civisme et à l’esprit de responsabilité.
Chacun doit appliquer scrupuleusement les mesures préconisées par l’ensemble des pouvoirs publics : réduire au minimum les déplacements et les interactions humaines porteuses de risques. Hier, Bianca Fazi, conseillère exécutive en charge de la santé, expliquait que des personnes dont le confinement avait été prescrit circulaient librement à Aiacciu. Ce type de comportements est inacceptable car ils mettent en danger l’ensemble des habitants de la Corse. Quant aux « gestes barrières », il est vrai qu’ils sont plutôt contre intuitifs dans un pays méditerranéen comme le nôtre où nous avons l’habitude de nous tendre la main et de nous embrasser. Moi-même, j’ai eu quelques difficultés à prendre certains nouveaux réflexes. Pourtant, nous devons le faire, pour le bien de tous et de chacun. Par les temps que nous vivons, l’amicizia, a fratellanza, ces sentiments si proches de la philia des grecs, tellement enracinés dans notre culture, ne doivent pas se traduire par des embrassades mais par des gestes qui préservent l’autre et soi-même. C’est, provisoirement bien-sûr, l’expression la plus forte de ce que les anglais appellent le care et que nous désignons par la belle parole de « primura ». Aimer l’autre, aujourd’hui, c’est le préserver, c’est le protéger.
Voilà ce que je voulais vous dire. Cette épreuve nous allons la traverser ensemble, dans l’union et la fraternité, une fraternité que nous devons nous témoigner, par la rigueur et par l’exemple, une fraternité que nous devons également témoigner aux peuples qui nous entourent et qui sont également en danger.
Cette bataille, nous allons la gagner en faisant appel à ce qu’il y a de plus profond en nous, sur les plans moral et spirituel.
Siamu uniti è decisi, è sta battaglia l’avemu da vince. È cusì sia !
Evviva a Nazione,
Evviva a Corsica !

Rédigé le Vendredi 13 Mars 2020 modifié le Mercredi 6 Juillet 2022

              

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