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Droits des femmes : ateliers de concertation et de réflexion


​Malgré les luttes, les évolutions, l’affirmation de principes notamment dans le préambule de la Constitution de 1946 et dans l’article 1 de la Constitution de 1958, le chemin vers l’égalité entre les femmes et les hommes est encore long et la tâche reste inachevée.
L’égalité entre les femmes et les hommes est pourtant une exigence démocratique. Elle est l’affaire de tous, femmes et hommes, responsables politiques et citoyens, collectivités locales et entreprises. Elle est une cause commune qui doit être soutenue par un engagement quotidien, résolu et indéfectible. En ce sens, la Présidence de l'Assemblée a lancé des ateliers et tables rondes de concertation où 13 propositions ont été élaborées.



Droits des femmes : ateliers de concertation et de réflexion

La table-ronde "Destini di Donne"

Le Président de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, en lien avec le Président du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, a souhaité mobiliser l'institution pour réaffirmer que l’égalité femmes – hommes est un enjeu majeur pour notre société. En ce sens il a organisé le 8 mars 2017 une table-ronde mettant à l’honneur des femmes corses. 

Intitulée "Destini di Donne" elle a réunit des femmes corses dont le parcours professionnel ou personnel est original, voire exemplaire, tout en soulignant les difficultés que les femmes rencontrent, aujourd’hui encore, au quotidien. A l'issue de cette réunion riche en interventions, le Président de l'Assemblée de Corse a annoncé la création d'une conférence permanente consacrée à la condition des femmes.

Cette conférence a pour objectif, non seulement d’identifier les difficultés et les problématiques propres à la condition des femmes, mais également d’aboutir à un rapport présenté à  l’Assemblée de Corse proposant des réponses tangibles à des situations quotidiennes.
Arriver à concilier la vie familiale et la vie professionnelle, organiser la gestion de la famille tout en travaillant, choisir entre sa famille ou sa carrière professionnelle telles étaient les situations le plus décrites le 8 mars 2017. Autant de thèmes qui ont motivé le choix du Président de débuter le cycle d’ateliers par le thème de l’organisation de la vie quotidienne et la conciliation entre la vie professionnelle et la vie familiale.

 
 

Atelier « Concilier la vie privée et la vie professionnelle, organiser la vie quotidienne »

L’atelier organisé le 19 juin 2017 à l’Institut de formation des métiers de la santé (IFSI) d’Aiacciu a été l’occasion de partager les expériences, de formuler un constat et de faire des propositions. De nombreux témoignages sont venus nourrir les débats. 
 
Constat
 
1/ Quel que soit le secteur d’activités, les intervenantes ont unanimement convenu que toutes les femmes sont confrontées au même problème lorsqu’elles travaillent : la garde des enfants. La structure sociale fait que la gestion des enfants est considérée comme relevant en priorité des femmes. Par exemple, en cas de problèmes, l’école contacte exclusivement la mère.
 
2/ Les charges de gestion quotidienne de la famille restent encore largement assumées par les femmes.
 
3/ Les solidarités familiales s’exercent de moins en moins alors que les grands-parents qui gardent leurs petits-enfants, permettent à leurs enfants de concilier vie professionnelle et vie familiale.
 
4/ Les structures d’accueil publiques ou privées ne sont pas en mesure de se substituer à cette solidarité.
 
5/ Les horaires de garde sont inadaptés aux les professions à horaires décalés comme la santé, la grande distribution, l’aide à la personne, les transports.
 
6/ Le constat général est vécu avec plus d’acuité dans le rural : éloignement, absence de transports collectifs, de place d’accueil ou d’activités périscolaires. Le coût de la garde d’enfants et le montant de la cantine, lorsqu’il y en a, est plus élevé que dans l’urbain.
 
7/ Faute d’alternative, les femmes se consacrent à l’organisation de la vie de famille, soit en abandonnant leur activité professionnelle, soit en ayant recours à une activité à temps partiel, soit en renonçant à la formation et à l’évolution de leur carrière.
 
 
Autres sujets évoqués
  • Les violences faites aux femmes,
    Les intervenantes ont pointé le déficit criant de réseaux et de structures d’accueil d’urgence. A titre d’exemple la structure Maria Stella qui ne compte que huit places d’hébergement, est constamment en situation de saturation. Les familles doivent parfois être protégées par la police et en conséquence bénéficier de lieux d’accueils discrets pour les soustraire à la violence. Il faut également prévoir des structures à long terme car les problèmes perdurent et ne sont pas réglés en quelques mois. Du surcroît le numéro d’appel d’urgence doit être repensé puisqu’il n’est plus disponible après 23 heures.
  • Le renoncement aux études et à la formation.
  • Les inégalités de salaires entre les femmes et les hommes.
  • Le mal-être au travail.
 
 
Propositions
 
L’objectif des 13 propositions qui suivent, est de pouvoir gérer à la fois les situations ponctuelles et les problématiques récurrentes, tout en étant adapté aux âges des enfants : de 0 à 6 ans, de 6 à 10 ans et adolescents.
 
Numéros d’appel
Proposition 1. Fusionner les numéros 115 et numéro vert dédié aux violences faites aux femmes.
 
Accueil des enfants
Les possibilités d’accueil et les moyens de garde d’enfants sont manifestement insuffisants. Le déficit concerne aussi bien les structures collectives qu’individuelles, publiques ou privées.
Proposition 2. Développer le nombre de crèches : publiques ou privées, en partenariat public/privé, crèches de quartier, micro-crèche, par micro région et par âge, crèches d’entreprises ou dans les administrations.
Proposition 3. Ouverture des crèches au mois d’août.
 
Optimisation de l’offre d’accueil
L’offre est éclatée. Un référent unique permettrait de la rationaliser et de la rendre plus efficace.
Proposition 4. Mise en réseau intergénérationnel, un réseau de « grands-parents ».
Proposition 5. Création d’une application de garde d’enfants « rapide », plateforme centralisant l’information sur les gardes d’enfants pour toute la Corse. Application qui géo-localiserait les offres de garde. 
 
Formation, emploi
La garde d’enfants est un gisement d’emplois potentiel pour peu que l’on rationnalise l’utilisation des moyens financiers.
Proposition 6. Mise en place de la formation d’infirmière puéricultrice en Corse.
Proposition 7. Former des Agent Territorial Spécialisé des Ecoles Maternelles (ATSEM).
 
Financement
Proposition 8. Aligner le système d’aide à la garde d’enfant dispensé par la Caisse d’allocations familiales (CAF) au système de l’Allocation personnalisée d'autonomie (APA) pour éviter aux familles de faire l’avance et leur permettre de ne payer que la différence.
 
Inclusion sociale
Proposition 9. Expérimenter la voiture à 2€ par jour sur un échantillon de chômeurs de longue durée, en commençant par les femmes, afin de faciliter la mobilité sociale et l’inclusion professionnelle.
 
Politique publique
Proposition 10. Envisager la possibilité d’expérimenter une aide aux communes qui souhaitent se donner les moyens d’adapter leur offre de garde et d’aide aux devoirs, notamment en milieu rural.
Proposition 11. Obligation d’inscrire dans les règlements d’urbanisme la création de crèches ou de structures d’accueil d’enfants.
Proposition 12. Réfléchir à l’élaboration d’une charte en faveur de la garde des enfants en incitant les entreprises à créer des crèches. Pour ce faire il serait nécessaire de réaliser l’inventaire des entreprises insulaires prêtes à créer des crèches.
 
Repenser le travail.
Proposition 13. Encourager les entreprises, les associations employeurs et les administrations à avoir recours au télétravail quand l’activité le permet. Faciliter l’aménager des horaires en faveur des mères de famille.
 
 
 
 

Rédigé le Vendredi 25 Mai 2018 modifié le Vendredi 25 Mai 2018

              

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